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Ma vie "relativement" ordinaire

13 juillet 2019

Coup de blues

Aujourd'hui on est samedi. C'est le 11ème jour à la clinique. On est en vase clos. On crée des liens avec certaines personnes, on se dit qu'on garde le contact, mais on sait qu'on ne le fera pas.

Ce matin j'ai eu un petit coup de blues. Mon loulou me manque, ça fait "drôle" de vivre sans lui, de ne le voir qu'une fois par semaine, alors que depuis toutes ces années on vit ensemble, et ce, depuis le début de notre relation.

Mais il y a du positif ici tout de même, car j'angoisse moins par rapport au risque de débuter une nouvelle phase. J'apprend petit à petit la maladie. Un jour, j'apprendrai qui je suis vraiment.

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11 juillet 2019

Le Doudou

Hier soir j'ai eu un gros pic de stress négatif (faut être attentif aux émotions fortes qu'elles soient positives ou négatives). J'avais perdu mon doudou (oui, 34 ans et toujours un doudou...). Il n'était plus dans ma chambre. Les dames qui changent les draps l'avaient embarqué par mégarde. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps le temps que les infirmières retournent la clinique pour le retrouver, il était 22h45. Je me suis rendue compte à quel point j'y étais attachée, à quel point je me sentais désemparée. Elles l'ont retrouvé. J'ai pu m'endormir.

Mais ce matin je me réveille avec tous ces démons du passéque j'avais réusi à enfouir, et que je pensais depuis longtemps gérés, acceptés.

J'ai appelé loulou. J'ai juste bu un petit café du coup j'ai pu arriver tôt dans la salle d'attente de la psychiatre. Généralement on attend 8h30 voir 2h. Loulou m'a dit, ce doudou que j'ai perdu, c'est comme si je perdais ma maman une deuxième fois. Je ne pensais pas que ça m'atteindrais autant. Mais il a complètement raison. Ca m'a remué. Je pensais avooir réussi à faire mon deuil, à accepter, mais peut-être que non. J'ai tellement eu peur de le perdre, de ne jamais le retrouver. Et loulou a mis le doigt axactement là où il fallait : c'est comme si je reviais le décès de ma maman une deuxième fois.

9 juillet 2019

J-8 ; Le chiffre 4

7h22

J'ai rêvé que mon père me servait un verre de vin rouge à table, et que je lui disais non, je prends de l'eau. Il s'agaçait et me disait qu'il fallait que j'arrête avec mes bêtises. On était fâché, mais je me suis servie un erre d'eau.

L'éducation thérapeutique. C'est ça qu'il me faut. J'apprends la maladie, je dois connaître ses prodromes, je dois apprendre à me connaître, je fais un tableau, je note tout, tous les jours, pour me surveiller.

 

17h08

Le chiffre 4. C'est ça qui compte, le chiffre 4. 4 jours ou 4 nuits. Si un même truc foireux continue pendant 4 jours ou 4 nuits au moins, bam, on s'inquiète. Si je me réveil en pleine nuit hyper en forme, 1, 2, ou 3 fois de suite, c'est cool. Si ça arrive à la 4ème nuit, ça craint. Si je suis apathique et flemmarde pendant 2 ou 3 jours ça va, si ça continu au moins 4 jours, ça craint. Si je me considère comme une merde pendant 2-3 jours ça va, au bout de 4 jours ça craint. Bref vous avez compris.

Le chiffre 4.

 Loulou est passé aujourd'hui entre 2 chantier, il était dans le coin, je crois que je ne l'ai jamais trouvé aussi beau de toute ma vie, ni aimé autant de toute ma vie.

8 juillet 2019

J-7 ; petit down

On est lundi. 7 jours que je suis en clinique.

 Les joies de la bipolarité. Pendant 2 jours j'étais bien, j'ai vu loulou, mes parents, trop heureuse. Ce matin j'étais bien. Cet après-midi, je fais que pleurer.

 Toute l'après-midi, jusqu'au soir, je n'ai fais que ça. J'ai peur qu'on m'augmente mes médicaments. Je veux surtout pas ça, demain faut que j'aille bien.

5 juillet 2019

J-3 ; tentative de socialisation

18h02

 

Hier soir après le repas, je me suis pris par la main, et je suis allée au distributeur de boissons prendre une infusion pour la boire avec "le groupe" de la terrasse. Il y avait ma voisine de chambre, ça me rassurait. Et en fait on a passé un très bon moment. On a bien rigolé, parlé de pleins de choses, de tout en dehors des raisons pour lesquelles nous sommes là.

 

Ce matin, comme hier matin, je me sentais bien. J'ai fais mon bilan sanguin, j'ai vu le psychiatre et le généraliste. Le psychiatre m'a trouvé bien, et il m'a dit que je pouvais voir mes proches ce weekend. Toute contente, je les appelles. Loulou, qui me parle de son boulot, me demande si ça va, et me dit qu'il pourra venir me voir demain après-midi. Papa, avec qui j'ai un peu plus parlé, je leur ai proposé de venir dimanche, mais il ne sait pas à quelle heure ils vont recevoir les petits-enfants (enfants de ma sœur) pour les vacances.

 

Après j'ai angoissé, j'avais envie de pleurer : j'ai réinstallé facebook et messenger sur mon téléphone, j'avais des messages, des notifications, j'ai vu que la vie "dehors" continuait, et que je ne voulais pas l'affronter, je n'étais pas prête. Je me sens tellement en sécurité ici, dans ce cocon rassurant. Je ne savais pas si j'avais envie d'être confrontée à la vie de dehors en voyant loulou, papa... J'avais envie de pleurer, prise d'angoisse.

 

Je suis allée à l'atelier relaxation. ça fait du bien. Après j'ai bu un thé avec le groupe de la terrasse, et je me sentais hyper bien. On parlait de toutes les activités qu'on pourrait prévoir, pétanque, tarot, mini golf. J'étais à fond, enthousiaste, je parlais beaucoup et fort; prête à révolutionner la vie à la clinique! Génial en plus, j'ai un nouveau groupe d'amis!

 

Et puis là, la redescente. La peur de refaire une phase "up", alterner avec le "down". Le matin je vais super bien, et la journée ça fluctue, je ris, je pleure.

 

Ma copine m'a dit de prendre mon temps, après tout ça ne fait que 3 jours que je suis là. Si tu veux voir du monde, tu le vois. Si tu ne veux pas, tu ne le vois pas. Si tu sens que t'es en "up", ou si ça t'angoisse, tu vas dans ta chambre au calme.

 

L'infirmière vient de passer me donner mon médicament. Elle m'a demandé comment j'allais. Du coup j'ai pleuré, je lui ai parlé de mon angoisse de ces phases maniaques, de mon angoisse ce weekend de voir mes proches, de mon angoisse de regretter si j'annule. Elle m'a rassuré, elle m'a dit de prévenir mes proches que, comme je suis instable, ça pourra durer 1 heure comme 3 heures. Il faut que je les préviennent. Et elle m'a dit d'en parler au psychiatre demain matin, de cette anticipation angoissante des phases maniaques.

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4 juillet 2019

J-1&2

Jeudi 04/07 -  8h45

 

Aujourd'hui on est jeudi. J'ai dû demander à une dame car on perd très vite la notion du temps ici.

 

Hier matin, donc mercredi, j'ai vu le psychiatre. On le voit tous les matins. C'est le remplaçant de celle que j'ai vu le jour de mon arrivée. Je lui ai dis que j'avais mal dormi : ma première nuit en clinique après une journée hyper stressante où je n'ai fais que pleurer, une voisine qui ronfle, et le passage d'une infirmière 3 fois dans la nuit. Du coup le psychiatre il me dit : "faut dormir c'est important". Certes. Alors il a changé mon anxiolytique (je lui ai dit que j'étais angoissée, et que des fois ça m'arrive de faire des crises d'angoisse). Je devais à l'origine en prendre 1/2 le matin, midi et soir (18h) et 1 au couché (22h). Du coup j'ai pris le demi du midi. Et j'ai dormis tout l'après-midi, j'étais complètement amorphe, défoncée, un vrai zombie.

A un moment j'ai dû sortir de la chambre car il y avait une nouvelle arrivante, pour que l'infirmière lui explique tout. Je e suis assise sur une chaise dans le couloir et je me suis rendormie.  Après j'ai pu retourner me coucher. A moitié réveillée je me suis dit que je pourrais voir la dernière moitié de mon épisode sur Netflix. Raté je me suis rendormie. Ma voisine, qui n'est pas restée dans la chambre de l'après-midi pour me laissé dormir, et revenue vers 17h pour venir chercher quelque chose (la pauvre elle n'avait même pas déballé ses affaires). Alors j'ai essayé d'émerger pour me présenter. Elle s'est excusée de m'avoir réveillée, elle est très gentille. Et je me suis excusée qu'elle m'ai rencontré dans un tel état.

 

Ici, certaines personnes viennent naturellement vers vous. On est vite repéré quand on est nouveau. Ils me disent tous que c'est normal de ne faire que pleurer les 2-3 premiers jours.

 

J'ai croisé une copine que je n'avais pas vue depuis 15 ans. Elle est là pour dépression. J'ai croisée une jeune femme aussi, qui est là pour une dépression post-partum. Du coup quand je leur dis que moi c'est pour une bipolarité, ils me posent pleins de questions ils sont hyper intéressé et me regardent normalement. Et c'est bien car on peut pleurer comme on veut, où on veut, sans gêner personne. On peut aussi répéter trois fois la même chose à la même personne ou oublier en permanence les prénoms, c'est pas grave, on est tous un peu à l'ouest.

 

Comme je dis à ma nouvelle voisine de chambre, il faut se trouver une routine le matin, le temps qu'on ai pas d'activité encore. Moi, après le petit déjeuner (sauf hier), j'écris dans mon cahier (je vais voir si je ne le ferai pas plutôt le soir - à voir). Je lis un peu mon roman, je me lave, je m'efforce de continuer à prendre bien soin de moi avec toutes mes crèmes, puis je descend avec mes mots croisés dans la salle d'attente pour voir le psychiatre. Puis je remonte, et je vous écris. J'attend le midi que l'infirmière donne le médicament puis je vais manger. Pour cet après-midi je ne sais pas encore ce que je vais faire vu que j'ai dormi toute la journée hier.

 

Ma voisine ronfle aussi, du coup j'ai mal dormis, je suis fatiguée. Ce matin l'infirmière m'a dit que je n'avais pas le droit d'aller voir le psychiatre en fin d’après-midi, ce n'est que pour les visites. Car hier je suis allé le voir pur remettre mon ancien anxiolytique, car j'avais dormis toute la journée, j'étais assommée et je marchais comme quelqu'un qui avait 3 grammes. Après manger le soir, on a fait le tour du parc avec ma voisine de chambre, c'était sympa, elle est sympa, mais j'ai peur qu'elle vienne me parler tout le temps, j'aime bien être seule. Je lui ai dis que j'aimais bien parler aux gens surtout quand j'étais en phase maniaque. Son mari est gentil, il me ramène des boules quiès dimanche, il a eu pitié de moi. Entre temps ma copine d'il y a 15 ans m'a dit qu'elle connaissait quelqu'un qui avait des boules quiès. Puis après j'ai croisé ma copine post-partum qui m'a dit qu'elle avait plein de boule quiès qu'elle ne mettait pas parce qu'elle préférait une autre marque. ça fait longtemps que j'ai pas mis de boule quiès, la dernière fois ça m'avait fait un gros bouchon de cérumen des deux cités du coup j'étais devenue sourde. Mais je suis dans une clinique, ils doivent bien avoir des trucs pour déboucher les oreilles.

Et du coup l'infirmière ce matin elle m'a trop vexée, déjà que j'étais pas réveillé, mais ça m'a énervée, dès le réveil! De toute façon elle, elle a pas l'air bien fine.

J'arrête d'écrire j'ai mal à la main.

 

Mon homme me manque. Quand je dis aux autres que j'ai pas le droit d'avoir des contacts avec l'extérieur pendant 3-4 jours, ils trouvent ça bizarre car eux ils avaient droit dès le début. Peut-être que c'est par cas. Ma voisine me dit que de toute façon ils m'ont laissé mon téléphone et que je pouvais bien faire ce que je veux. Mais je me dis que s'ils m'ont dit ça, c'est pour une bonne raison et je vais les écouter. Hier j'ai tenu, pas un seul texto envoyer à loulou. Mais il m'a envoyé un texto, il a craqué et espéré ne pas être "hors la loi". Il m'a dit tout plein de choses gentilles qu'il ne m'a jamais écris du coup ça m'a fait pleurer. J'ai pas pu m'empêcher de lui répondre un roman. Ma voisine était au téléphone avec son époux, du coup on pleurait toutes les deux.

 

A voir aujourd'hui comment ça se passe. Mais j'ai l'impression que ça va un peu mieux (du moins ce matin...)

 

 

 

2 juillet 2019

Jour J ; L'arrivée

7h00

Le plus dur, ce sont les au revoir.

 

12h00

Arrivée 1h30 en avance. Du coup je fais quoi? je vais boire une bière dans le premier bar venu. Après tout c'est ma dernière avant... J'ai beaucoup discuté avec deux amies hier, je crois que ce sont de vraies amies, ça fait bizarre j'ai pas l’habitude. Puis j'ai discuté avec mon chéri après et en fait, on s'est tous rendus compte que l'alcool, c'était par périodes. Je peux passer des jours sans boire d'alcool. Ou des Heineken 0 (elles sont vraiment bonnes pour des bières sans alcool!)Je pense que ça, c'est quand je suis normale. Et puis ya des périodes euphoriques où je vis/suis à fond, je peux boire une bière, puis deux, je vais toujours bien, même si c'est tous les jours, et ça s’enchaîne, ça devient obsessionnel. Jusqu'à ce que ça aille trop loin, que je ne m'arrête plus, que je passe en mode dépression, et que je continue l'alcool en mode cette fois-ci réconfort. En attendant que je redevienne "normale" où je fais ma petite cure. Là, pendant 3 semaines je ne vais pas boire d'alcool.ça va faire bien 10 ans que ça ne m'est pas arrivée aussi longtemps.

 

12h36

Je dois y être pour 13h30. Je peux peut-être en prendre une deuxième. Aller hop, 2ème bière de prise. Je mets 10 fois plus de temps à boire mon café. Hier soir mon homme il me serrait fort dans ses bras, très longtemps. Ça fait drôle, il est pas démonstratif. Ce matin il s'est levé à 5h, du coup je me suis levée en même temps. On a bu notre café ensemble, à la table de la cuisine, c'était la première fois. Mon homme, il n'est pas démonstratif, pas un sentimental, il ne montre pas ses sentiments. Une fois il m'a dit qu'il m'aimait, mais parce que je lui suppliait en pleurant toutes les larmes de mon corps (on était dans une petite période de crise).

Ce matin, j'ai vu une réelle tristesse et inquiétude dans ses yeux et ça m'a brisé le cœur. Et voilà. Je vais encore pleurer. C'est pour notre bien ce séjour en clinique mais putain qu'est-ce que c'est dur.

 

17h28

Ça y est, je suis dans ma chambre double; je ne sais pas qui est ma voisine, mais elle aime le tricot, a des chaussons de vieille, et prend soin de ses cheveux. Heureusement j'ai acheté ma clé 4G pour avoir internet. J'ai attendu 2h cet après-midi dans la salle d'attente pour voir le psychiatre. Après avec une infirmière, on a monté mes affaires dans la chambre (on a dû prendre un chariot). Elle m'a pesé (pas beau à voir), et pris ma tension (moche aussi - forcément, quand on mange plus...). Cet après-midi j'ai pleur toutes les larmes de mon corps. Une détresse inimaginable, je me sentais seule, perdue, emprisonnée (ce qui est toujours le cas). J'ai appelé loulou en larmes en lui disant que je voulais rentrer, je voulais pas rester là, c'est horrible, je veux pas ! 

 

17h32

A 18h, les infirmières viennent donner les traitement dans les chambres. A 19h, on va au réfectoire. Demain, 7h30, réveil par les infirmières pour donner le traitement (mais on a de la chance nous, on est à l'étage, donc ce sera sûrement plutôt 7h45). 8h, petit déjeuner. Après? Bah après. J'en sais rien. Errance, et errance, et à un moment je dois voir le psychiatre mais ya pas trop d'ordre, donc faut voir de temps en temps si ya pas trop de monde dans la salle d'attente.

12H45 déjeuner. Après, errance. Possible activité selon ce que préconise le médecin et le prof de sport. Puis errance. 18h, médicaments. 19h, dîner. etc.

Je ne veux pas vivre cette soirée, ni les jours prochains, je ne veux pas. En plus j'ai pas le droit aux visites les premiers jours. ça, ça a finit de m'achever. Je veux retrouver ma vie, je me déteste.

 

18h02

Ah Ah!!! l'infirmière est en retard!!!

30 juin 2019

Fin de la phase mixte :D

Ça y est, on y est! Je ne suis plus en phase mixte!!! Hourra !!! Je suis enfin passée en phase dépressive, une belle et bonne phase dépressive mais pas trop violente quand même. Ça aura mis du temps cette transition après ma phase maniaque. Oui, je ne fais que de pleurer, j'ai envie de rien, même plus envie de dépenser des sous, de regarder la télé, de voir du monde, de manger, de ma laver. Je pense que d'ici peu j'aurai plus envi d'écrire, mais comme je continu, c'est que je vais pas trop mal dans ma dépression. En fait ce qui m'aide c'est que je suis profondément en colère. Je vais pourrir la moitié de l'été dans une clinique, louper les weekends entre potes, les barbecs, anniversaires... Tout ça à cause de ce putain de cerveau de merde bordel ça pouvait pas tomber genre en hiver? ou en automne? Même l'automne indien je m'en fiche! Nan. En plein été. La loose!

Mais c'est super comme ça je serai en super méga forme pour nos vacances en août youhouuu! Et sinon je pouvais pas juste être à peu près en forme pendant 2 mois? Juste 2 petits mois??? Eh bah non.

Alors je suis triste, désespérément triste et en colère contre moi et la terre entière! Fait chier...

 

Alors il s'avère que 10 minutes après avoir écris tout ça sur mon petit carnet (eh oui, ya toujours un premier jet), je suis aussi en colère contre mon mec. Je voulais en fait alors voir une copine, en parler, une amie, vider mon sac, mais monsieur me dit, mais tu peux parler avec moi! Et je lui dit que c'est pas pareil. Et il me dit qu'il faut pas que je sois impulsive comme ça, que si je vais en parler à quelqu'un ça va trop la mettre mal à l'aise. Du coup je suis dans la cuisine en train de vous écrire, à pleurer, à être en colère, à avoir interdiction de me boire une bière et d'aller voir une quelconque amie pour ne pas la mettre mal à l'aise, pendant qu'il se regarde un film sur netflix.

29 juin 2019

Down

Voilà. Fin de journée, déprime totale. Je me sens seule, nulle, inutile. Je traîne mon corps. J'ai envie de pleurer. 18h20. C'est trop tôt pour prendre un verre? Mes 2 bières datent de midi, même si j'ai pas mangé, c'est correct. Et mon homme qui est de sortie ne rentre que dans la soirée. Un petit verre et après je me sentirai peut-être un peu plus joyeuse!

 

(en fait je me suis juste sentie dans le coltar après 3 verres et suis partie me coucher)

29 juin 2019

La patate!

Ce matin je me réveille et je me sens super bien!! Du coup à un moment je me demande si c'est vraiment nécessaire que j'aille à cette fichue clinique, je vais avoir l'air de quoi là-bas, si je vais bien?

Mon homme n'est pas là de la journée, du coup c'est cool, je vais me faire du Netflix, je vais pouvoir boire quelques bières avec quelques verres de vins, un coup d'anxiolytiques, je vais être cool§ Tout ça bien sûr en cachette, mon chéri il veut que j'arrête de boire mais bon, tant pis, demain je boirai pas, voilà!

29 juin 2019

Hospitalisation !!!

28/06/19

 

Hier soir après le boulot, j'étais très mal, triste, amorphe, alors que je venais de passer la journée à alterner entre Wonder Woman, Princesse Sarah et Gargamel.

J'étais folle.

Je vais voir ma psychiatre, un peu en urgence, rendez-vous pas prévu. Je lui parle, tout, mes humeurs, mes sentiments de toute puissance et de révolution générale dans mon cerveau, mes crises d'irritabilité, ma méga joie de vivre, mon impulsivité à prendre des décisions sans réfléchir (au boulot, c'est gênant), ma détresse, ma tristesse, mon désespoir, ma colère contre mon cerveau qui merde. Tous ça en pleurant, et pleurant, et pleurant, avec le mascara qui coule dans les yeux et qui pique.

Bref, un vrai bordel. D'autant plus qu'avec tout ça, il y a l'alcool. Je veux boire de l'alcool. Mon homme me dit que c'est une énième idée fixe que j'ai quand je vais mal? Cette fois c'est l'alcool. C'est obsessionnel, je dois boire de l'alcool. J'ai l'impression que je ne peux pas m'en passer, que je dois boire, même si je sais que ça me détruit. Mais je me dis à chaque fois "tant pis".

 

Tout ça pour dire que ça y est. J'y suis. Je vais y passer. Séjour en clinique nécessaire. Clinique spécialisée dans la bipolarité. Pour 3 semaines (si je veux, apparemment, je peux y rester que 10 jours) mais ça me parait une éternité. Je ne sais pas ce qui m'attend mais j'ai très peur. Peur d'être seule, loin de mon chéri, de ma famille. Et comment je fais pour mes vêtements pour 3 semaines ? Est-ce que je pourrai en laver genre lave-linge à dispo? Mes romans? Et est-ce que j'aurai droit à mon ordinateur? Est-ce que je serai en chambre seule (pitié je veux personne d'autre dans ma chambre!)?Est-ce que je pourrai m'épiler? Questions cons. Mais qui tout à coup prennent toutes leur importance.

 

Après, ça me fera un bon sevrage pour l'alcool. Et là où je vais, apparemment on voit le psychiatre genre tous les jours. Ils vont sûrement m'aider à gérer tout ça, accepter, le traitement et tout...

 

Ils doivent m'appeler normalement la semaine prochaine pour me proposer une date. J'espère que je penserai à leur demander tout ça, car c'est quand même à 2 heures de route de chez moi. Et faut que je pense à faire ma couleur avant de partir, au moins les racines.

 

J'ai peur de l'inconnu, de ce qui m'attend, ça m'angoisse d'être seule, dans un lieu que je ne connais pas, avec des gens que je ne connais pas, si loin de mes proches... J'espère qu'ils pourront venir me voir. J'ai peur...

27 juin 2019

Etat Mixte

Mixte. Qu'elle me dit ma psychiatre. Apparemment ça existe les états mixtes. Il manquait plus que ça.

Là, tu te barre dans tous les sens : tu cumules dépression et euphorie, tout en même temps, tout mélangé.

Autant vous dire que c'est le bordel! Je dépense plein de pognon, je fais des soirées arrosées et je m'éclate, et je pleure je ne veux plus voir personne, des fois tout en même temps je perd la tête!

Du coup, doublage de régulateur d'humeur, doublage des anxiolytiques, mais petite diminution des antidépresseurs. La blague. Je lui ai dis. J'en ai marre d'augmenter les doses des traitements. Jusqu'où ça va aller.

Euphorique, dépressive, mixte.

Un vrai bordel.

19 juin 2019

Le diagnostic

Je relis ces quelques pages de 2013, je m'en rappelle comme si c'était hier, de cette période folle bien sûr, pas vraiment des évènements décrits. Et donc 3 ans après, diagnostique de bipolarité, enfin, d'un type de bipolarité (parce qu'il y en a plein).

J'étais en phase manique qu'elle dit la psychiatre, j'alternais avec des phases dépressives.

Maintenant je comprends mieux, et avec du recul, j'ai honte. j'ai honte de mon comportement tellement excessif et en même temps je suis nostalgique de ces périodes d'euphorie, de sentiment de liberté, la fête, l'alcool, les mecs, les plans (souvent foireux) d'un soir, ma quête de l'homme de ma vie en faisant pilier de bar.

La fête, l'alcool, les mecs, les nuits blanches, l'euphorie, la fête, l'alcool, les mecs...

Et des périodes d'asociabilité totale, de solitude, d'angoisse.

 

Cette période, j'ai l'impression que c'est une autre vie, la vie de quelqu'un d'autre, un manège infernal, tout va trop vite.

J'ai honte de la façon dont j'étais, mais ce sentiment d'euphorie, de vie, me manque.

 

Voilà 2 ans que je suis diagnostiquée.

Voilà 15 ans au moins que je me traine cette maladie.

Mais 2 ans que je sais. Que je dois apprendre à vivre avec, à l'apprivoiser, à l'écouter, à m'adapter.

 

Je dois gérer mon traitement, quand je commence à être euphorique ou dépressive. Mais des fois je sais pas trop. Des fois j'ai l'impression d'être les 2 en même temps. Et je ne sis même pas comment savoir quand je suis "normale".

18 juin 2019

Retrouvailles avec mes démons passés

Dans ma chambre chez mon père, j'ai retrouvé un vieux carnet. J'ai toujours voulu tenir un journal intime, mais je ne suis pas assez rigoureuse. J'ai un blog, où je raconte des histoires un peu drôles qui m'arrivent, mais je n'y suis plus allée depuis un sacré moment.

 

 

Donc je retrouve ce carnet, où j'y ai écris des trucs, sur 5 petites pages. D'une écriture stressée aux lettres déformées écrites à la va-vite.

 

 

" 30/07/2013 (29 ans)

'tain j'en ai marre de ces crises d'angoisse, ras le bol de flipper comme une malade, d'être à deux doigts de crever et je suis seule et ça me fait encore plus flipper. Et s'il m'arrive quelque chose de grave putain? S'il m'arrive quelque chose genre trop grave que je peux pas appeler les secours? Je fais comment? Je reste là à crever toute seule? Et si les secours arrivent comment ils vont rentrer? Je ferme tout à double tour et laisse la clé dans la serrure tellement je flippe que quelqu'un rentre. Je flippe de tout. Je suis seule. Et si je crève seule, combien de temps on va mettre pour me retrouver? Pour se rendre compte? Et personne n'a mon adresse, ils savent pas. Et putain j'ai mal partout et j'en ai marre de m'angoisser et je ne veux pas finir comme ces tarés qui finissent en psychiatrie qu'on doit shooter comme des malades, qui vivent plus dans notre monde qui sont bloqués dans leur monde d'angoisse? Je veux pas finir comme ça et je veux pas aller voir ces putains de psy et quoi? Je vais en changer tous les 4 mois? Comme le taf? Et je suis juste seule."

 

"06/10/2013

Je relis ce que j'ai écris dimanche denier (?) et je me dis Wahouuu (oui je me suis vraiment dis ça) et j'ai l'impression que la semaine a duré un mois! Je ne me rappelais quasiment plus de ce petit gendarme! C'était chouette ceci-dit. Deux bières, un resto, ça met à l'aise. Mais bon. Comme d'hab, rien de plus.

Alors voilà. J'étais censée être lucide cette semaine. Lucide et raisonnable.

...

Je crois que j'ai fais totalement l'inverse. J'ai eu l'occasion de buguer sur des plus jeunes (genre, 6, 7 ans de moins! ... ??) , d'aller dans un tonus étudiants en pleine semaine (bon oui, le jeudi, je bossais pas le lendemain mais c'est quand même en pleine semaine!) [Pour l'anecdote j'ai dansé avec un mec qui m'a dit que je faisais le même métier que sa mère]

Tous les soirs de la semaine couchée (bien) trop tard. Vendredi soir ressortie avec un peu un rencard pas meetic mais un autre site. Et vous savez quoi? La voilà ma rencontre étonnante!! Eh eh! Je vous le paye en mille! Un gendarme (je fais doublons: 2 pompiers, 2 gendarmes, aller je lance les paris, je m'attaque à quelle autre profession après?? [par la suite j'ai fais un militaire...] quoique je suis en train de papoter avec 2 types dans la musique DJ/prod. électro - tout ce que j'aime... ou pas) (scrée parenthèse), jeune, juste vraiment très agréable à regarder et drôle. Il s'en va début novembre dans l'Est! Ok pas de souci CDD 1 mois non renouvelable ça me va de toutes façons t'es trop jeune.

Voilà. Tout ça pour dire que la semaine fut rude. j'ai pas eu un brin de fil rouge de lucidité, 1 jour, 1 bug. Je n'ai pas du tout été raisonnable (on n'a plus 20 ans hein, vais mettre la semaine à m'en remettre). Après, concernant la rencontre étonnante et inhabituelle bon. Sa voiture est inhabituelle, l'uniforme un peu moins maintenant. La semaine prochaine, diette!"

 

Cette vie là je l'ai vécue pendant des mois et des mois.

 

 

4 ans plus tard j'étais diagnostiquée bipolaire.

11 novembre 2018

Histoire de balance

Sortie de douche déterminée :
"Loulouuu ? LOUUULLLOOOUUU ???" (Loulou qui accourt dans la salle de bain)

"est-ce que j'ai grossi ?" (silence perplexe - je réitère) "est-ce que tu trouves que j'ai grossi ?" (loulou qui sent le piège)
"euh bah non" (j'insiste - je suis relou)
"t'es sûr ?" (Loulou craque sous la pression)
"bah peut-être un peu" (regard assassin vs regard paniqué je vous laisse deviner quoi va à qui) "mais par rapport à quand tu avais perdu beaucoup de poids hein ! Tu sais à un moment tu as perdu..."
"parce que je vais me peser. Tu sais, ça fait longtemps..." (regard lourd de sens qui signifie qu'on est un couple , on se soutient quoi qu'il se passe, on se sert les coudes)
"ah t'as changé les piles de la balance ?"
"ah non..." (consternation)

8 juin 2018

Soutien sans faille

Moi, à l'agonie avec la larme à l'oeil : "Loulouuu j'ai trop maaaalll !!!" (en parlant de mon petit doigt de pied préalablement explosé dans le coin d'une porte).


Et Loulou, tranquillement en train de regarder les actu sur son portable : "Tu verras demain ça sera pire."

26 mai 2018

Aller-retour?

Ah un moment après minuit alors que je n'arrive pas à dormir :
" - Loulouuu ?!"
- ... oui?
- tu dors?
- non...
- ok. Alors est-ce que tu crois que quand tu prends l'avion ou le train on paye le même prix que l'aller en sens inverse?
- .......... oui
(Silence)
- Mais tu te rends compte qu'on ne pourra jamais acheter de retour tout seul?
(Silence. Je m'acharne.)
- Et qu'on ne pourra que s'acheter des allers ou aller-retour?
-... oui, pour eux c'est des allers.
- Oui mais (j'insiste) si je prends ma voiture pour aller quelque part et que je rentre en train. C'est un retour.
- Oui mais pour eux c'est un aller.
- bah non c'est un retour.
- Eh bah tu dis aux gens que c'est un retour.
(Silence de réflexion)
- Ok! "

Respect à mon chéri 😇 !

28 janvier 2017

l'arrêt du tabac

J'ai arrêté de fumer depuis le 1er janvier. Hier :
moi à loulou : "purée tout à l'heure j'avais trop envie de fumer c'était terrible!!!"
doudou (qui fume pas) : "ah! et alors tu as fait comment pour tenir??" (Mode coach)
moi : "bah j'ai pris un pschittt de nicotine (un spray buccal dégueu qui donne le hoquet), un demi alprazolam et je me suis servi un verre de blanc!"
loulou : "ah..."
moi : "et c'est passé!!!!"

Bon avec un peu de recul c'était peut-être être un peu excessif...

 

26 janvier 2017

Le gel douche

Certe, concernant les produits de beauté, crèmes, gommages, soins etc, j'ai à peu près tout en double, voir en triple (de marques différentes bien sûr). Il y en a ce sont les fringues, les chaussures ou les sacs, moi c'est le maquillage et produits de beauté (et d'hygiène). Je suis une acheteuse compulsive et suis toujours comme une folle la bave limite au coin de la lèvre dès que je rentre dans une parapharmacie (je vous raconte même pas les sites internets...).

Mais voilà. Pour une raison totalement inexplicable, nous nous sommes retrouvés (moi et loulou - mon chéri) à court de gel douche. Incroyable. Bon. En même temps, j'aurai pu avoir un très bon timing si ma commande Yves Rocher était arrivée dans les temps (rien de mieux que les soldes à Yves Rocher pour faire le plein de gels douches - leur gels douches gommants sont juste trop top!), si mon loulou avait pris la peine de sortir son gel douche de son sac de sport et s'il avait pas tapé dans MON gel douche gommant édition limitée Yves Rocher. 

Tout ça arrive pendant mes vacances, au moment où je partais pour quelques jours chez mon père. Entre temps la commande est arrivée mais bien sûr ce n'est pas dans les préoccupations de chouchou d'ouvrir la boite aux lettres...

Retour de mes petites vacances au top. Méga colis Yves Rocher ouvert, de quoi se laver pour 6 mois dans le colis (avec of course toutes les éditions limitées gels douches gommants de noël Yves Rocher - et le gros package hammamélis pour doudou alors oui mon chéri c'est doudou, loulou, chouchou, que des trucs en ou). 

Du coup, LA question que je n'aurais pas dû poser : "bah! avec quoi tu t'es lavé depuis 4 jours?" et réponse du chéri, très vague "avec ton machin vert"; moi "hein?"; doudou "oui ton tube vert avec les billes dedans"... Moi "QUOOOII???" (élan de panique) "NON MAIS CA VA PAS!" (bon c'est vrai que c'est peut-être une réaction un petit peu exagéré, mais vous savez, quand l'ffect prend le dessus c'est son coeur qui parle).

Je vous explique (ce que je lui ai expliqué face à son incompréhension la plus total devant ma réaction euh... passionnée?) c'est c'était mon gel exfoliant quotidien VISAGE Barbara Gould que j'aime j'aimais (oui, du mal à en parler au passer...) trop, et ça faisait 4 JOURS qu'il s'en sert comme gel douche!!!

Et chouchou : "Bah quoi ça lave!"

Gnnnnnk!!!! grognement d'énervement et désespoir

22 septembre 2013

A la porte

Pour la première fois de ma vie aujourd'hui, j'étais à la porte de mon appartement.

Mon colocataire qui avait mes clés, et il n'était pas là. Enfin, il m'avait dit à partir de 14h30, 15h! Et la veille, j'ai festoyé avec ma cousine, à une heure de route de chez moi, avec comme base des pintes de mojitos (oui elle n'avait que des pintes... on ne met pas des mojitos dans des verres à moutarde non mais!). Du coup un peu dure ce matin aujourd'hui.  

Alors je suis arrivée à 15h. Mais pas de coloc. Quasi plus de batterie. Je vous passe les détails, me suis retrouvée à la porte de mon appartement un lendemain de chouille pas très réveillée avec encore des grammes, après une heure de route avec un grand soleil sans clim dans la voiture, et toujours pas lavée car je suis partie en speed en pensant à un bon bain en arrivant à mon appartement. Ouais. C'était moche.

Eh bien ce fût un mal pour un bien! Si si! J'ai pu prendre le temps de passer un peu de temps avec moi-même. J'ai passé deux heures sur la terrasse d'une brasserie, en buvant un petit thé nature, sans rien faire d'autre que de regarder les passants et les voitures. Chiant vous direz? Je vous répondrai reposant bien au contraire. La tête vide pendant deux heures, juste à profiter de l'instant présent! 

Sur le retour, après avoir enfin eu des nouvelles positives quant à la possibilité de pouvoir rentrer, je me suis arrêtée dans l'église de la ville, pour visiter, comme ça. Je ne suis pas croyante, mais j'aime bien de temps en temps, allumer une petite bougie, en l'honneur de ma maman et mon grand-père. On se demande alors, lorsqu'on est pas croyant, quelle signification celà peut bien avoir de faire ce geste. Et aujourd'hui je me suis rendue compte que j'aimerai l'être des fois, juste pour pouvoir me dire qu'un au-delà existes, que ma maman est là, qu'elle me voit et me surveille, me protège, qu'elle a une seconde vie et qu'elle peut être fière de sa fille. Pour ça, j'aimerai tellement le croire.

Alors je me dis que je peux quand même me permettre de croire à quelques petits trucs comme ça. Je trouve ça vraiment apaisant! Et je suis sortie de cette église vraiment apaisée, et c'était chouette :-)

Cela à vraiment valut le coup, d'être à la porte de mon appartement finalement!

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